Table ronde sur "Le conflit libyen et le droit international."
Date de publication: 12.12.2011
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Les intervenants étaient Roland Dumas; le professeur Hans Köchler de l'Université d'Innsbruck (Autriche) et président de l'International Progress Organisation (Vienne); le professeur Alexandre Mezyaev, directeur du département de droit internationale à l'École de Gestion, Kazan (Russie); et le professeur Reinhard Merkel de l'Université de Hambourg.
Roland Dumas a évoqué sa longue expérience personnelle aux côtés de François Mitterrand pour dresser un tableau de plusieurs décennies d'hostilité américaine au régime du Colonel Kadhafi. Ancien intermédiaire en mission secrète à Tripoli, Roland Dumas avait vu de ses yeux comment les Américains en voulaient à la Libye et comment ils voulaient faire de l'OTAN un instrument de domination mondiale. Ce n'était que grâce à l'arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy que la position de la France avait changé et que sa participation à une guerre contre Kadhafi avait été acquise.
Les professeurs de droit international se sont concentrés davantage sur les aspects légaux de la guerre. Pour le professeur Köchler, la résolution 1973 qui avait sanctionné la guerre était illégitime dans la mesure où elle donnait à l'OTAN le "droit" d'utiliser "tous les moyens nécessaires" soi-disant pour protéger les civils. Pour le professeur Mezyaev, qui partageait cette analyse, le Conseil de sécurité n'avait pas non plus de droit de renvoyer au Procureur de la Cour pénale internationale la situation dans un pays non-signataire du Statut de Rome. Dans son intervention, le professeur Merkel a proposé quelques critères pour la justification d'une ingérence humanitaire mais il a conclu que le coût humain de la guerre en Libye avait dépassé, et de loin, le nombre de personnes sauvées par l'opération.
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